Homme de lettre et grand poète né à Fes en 1924 et mort à Rabat en 1977.
Extrait du Dictionnaire des écrivains marocains, Par Salim Jay
Né à Fès en 1924, le Poète de langue arabe Driss El Jaï, père de l’auteur de ce dictionnaire, publia son unique recueil Sawanih ( Moment propices) en 1967 et mourut 10 ans plus tard. Dans sa préface à Sawanih, Abdallah Genoun comparait la notoriété de Driss El Jaï à celle des deux autres poètes : Abdallah Kabbaj dont les thèmes étaient traditionnels, et à qui on reprocha de s’en être tenu aux exemples anciens, et Mohammed Ben Brahim, le .La singularité de Driss El Jaï a consisté à n’avoir d’autres surnom que le << Poète>>.
Son Illustre préfacier précisait qu’El Jaï avait eu la Poésie comme métier, ainsi que sa vie quotidienne l’attestait. Et il rapprochait le comportement des trois poètes par cette spécificité qui autorise à parler expressément à leur sujet d’un .El Jaï n’était pas attiré par les courants nouveaux mais par la pensée et la culture. Dans ses émissions de radios dédiées à la poésie universelle, il donna sa traduction en arabe de poèmes de Paul Valéry ou de Federico Garcia Lorca.
Il traduisait aussi bien à partir du français des poètes hongrois ou polonais. Il avait dans sa jeunesse étudié en Espagne et s’était attelé à une traduction arabe du Quijote.
Son souvenir dans le public marocain est principalement lié aux commentaires attentifs par lesquels il répondait aux envois des poètes débutants.Saluant les qualités et indiquant les faiblesses de leur textes, Driss El Jaï allait jusqu’à proposer une version améliorées de tel ou tel poème d’auteurs, dans une démarche aspirant à faire découvrir à chacun les promesses présentes dans le texte.
Guenoun était sensible à l’aspect de médiation métaphysique de certaines poésies de Driss El Jaï, par ailleurs auteur de nombreux poèmes de circonstance, ainsi que nous l’avons raconté dans Portrait du géniteur en poète officiel ( Denoël,1985).Genoun avait été un ami de jeunesse de Driss El Jai et se souvenait des formes élégantes des premiers poèmes d’un auteur qui fut précoce. En même temps qu’El Jaï marquait dans ses écrits son attachement aux racines de la culture et de la poésie arabe, il montrait une capacité de renouvellement, ce qui amenait son préfacier à le comparer à Moutanabi.
Les éditions Marsam ont publié un poème extrait de Sawanih dans une traduction française qui nous rappelle, comme toutes les traductions de la poésie arabe, combien est privé le lecteur qui perd l’accès à l’extraordinaire musicalité de la langue de départ. On citera cependant quelques vers de ce est devenu L’Automne parisien :
Il est à plaindre celui qui n’est pas sensible à la beauté triste
Lorsque dénudée , elle apparaît redoutable.
Tous, nous aimons la beauté gaie,
Moi , je l’aime mélancolique.
Fin Texte.( Dictionnaire des écriavains Marocains, Par Salim Jay)
Recueils de poésie Essaouanih, édité par les Editions royales ( Rabat ).
Fouad El Jaï MAJ 09/09/2009
Ci-joints le texte original en arabe de A. Guenoun et quelques poèmes ( cliquez pour voir le contenu)